Nouveau tome de la saga de Bernard Minier mettant en scène le commandant Servaz. Quel bonheur de retrouver cet auteur et ce personnage, que j’apprécie toujours autant depuis le début de ma lecture.
Ce tome est le 7e (et avant-dernier, à ce jour) qui a été publié autour de cette saga. Comme à chaque fois que j’ouvre cette saga, je n’ai qu’une envie : me délecter.
Quatrième de couverture
Une nouvelle enquête de Martin Servaz sur les traces d’un justicier auto-revendiqué, qui s’est donné comme mission de pallier les lacunes d’une police et d’une justice trop imparfaites.
Une nuit de pleine lune en Ariège. L’homme en voiture qui rentre chez lui n’a pas le temps d’éviter le cerf venant de surgir des bois. La terrible collision n’est pourtant pas le pire des chocs. La forme qui gît sur le bitume n’est pas un animal, mais un jeune homme portant une tête de cerf attachée par une fermeture Éclair sur la nuque. Appelé sur les lieux de l’étrange accident, le commandant Servaz est vite convaincu que la victime fuyait quelque chose… ou quelqu’un. Comme une bête traquée. Mais Martin Servaz ne peut imaginer la véritable nature de cette chasse, pas plus qu’il ne peut deviner les contours des sentiers de la peur sur lesquels cette enquête va le mener…
Extrait
La forêt recouvrait les collines, la nuit recouvrait la forêt, la peur recouvrait ses pensées. Sa peur avait un son – celui de sa propre respiration terrorisée et de son cœur qui battait -, elle avait une odeur – celle de sa transpiration et de cette chose puante sur sa tête -, elle avait une couleur : noir, noir de la foret, noir de l’âme de ces hommes, noir de sa propre peau.
Mon avis
Dès les premières pages, le lecteur rentre dans le vive du sujet : un médecin qui rentre de sa garde se retrouve nez à nez avec un personnage, qui va mourir. L’enquête commence alors très rapidement. Ce roman possède un déroulement chronologique, qui suit le fil de l’enquête. Celle-ci se découpe en plusieurs parties qui correspondent à son développement mais également aux jours de la semaine : l’histoire se structure autour de 6 jours durant lesquels Servaz et son équipe vont enquêter et vont aller de découvertes en découvertes.
Dans ce roman, le lecteur découvre également de nouveaux personnages secondaires et rentre encore davantage dans l’intimité de Martin Servaz, et notamment dans sa vie personnelle et sa relation avec Léa, qui a évolué depuis le dernier tome. Gustav est également présent mais finalement assez peu évoqué dans le roman.
En revanche, il y a quand même eu un bémol dans ma lecture. En effet, l’auteur situe son roman au moment du covid, des émeutes policières. Malheureusement, ces sujets d’actualité m’ont un peu fait tiquer car j’aime m’évader grâce à la lecture. J’ai donc trouver dommage de replonger dans cet univers, avec un champ lexical très marqué tout au long du roman : dès que le lecteur oublie l’époque, Bernard Minier se rappelle à son bon souvenir avec de nouveau une évocation de ces situations. Sans cela, je pense que cette lecture aurait été un coup de cœur assuré !
Ce que j’aime dans la plume de Bernard Minier c’est qu’une fois encore, il a su me surprendre. C’est en effet aux environs de la page 300 que le lecteur découvre enfin l’identité du commanditaire – bien que des indices, disséminés au fil du roman m’aient permis d’émettre une hypothèse. Ces différents éléments deviné au fil de la lecture, n’ont en rien gâché ma découverte de l’enquête et le plaisir procuré par les mots de Bernard Minier. Cela laisse néanmoins pas mal de suspense et l’auteur s’amuse en entraîner le lecteur sur de fausses pistes. Il y a cependant quelques flashbacks sur le passé du coupable, qui sont utiles pour en savoir davantage sur lui, comprendre son comportement et comment il en est arrivé là, mais ils ne sont pas forcément très intéressants à lire.
Vous l’aurez compris, cette enquête se lit vite, la plume de l’auteur est fluide et – en dépit de ma longue panne lecture – j’ai dévoré les 200 dernières pages d’une traite lors de ma dernière session lecture sur ce roman. J’ai effectivement eu beaucoup de mal à le lâcher, l’histoire est prenante et l’enquête nous embarque vraiment, sans temps morts, sans chichis.
En bref
Un régal ! Après une panne lecture, j’ai dévoré ce roman en quelques jours (dont 200 pages rien que sur la fin du livre). Ça se lit bien, l’enquête est prenante et je retrouve les personnages avec plaisir. Seul bémol : le lien avec des événements d’actualité : covid, émeutes contre la police en France… je lis pour m’évader et la présence de cet aspect-là m’a déçue, sans quoi ça aurait été 20/20 !
Il n’empêche qu’une fois de plus en refermant un roman de la saga Servaz, je n’ai qu’une envie : lire le prochain ! Monsieur Minier, si vous me lisez…à quand la suite d’Un oeil dans la nuit, le dernier tome de la saga (qu’il me reste à lire) à ce jour ?