Lorsque les éditions Points m’ont contactée pour découvrir le nouveau roman de Cathy Bonidan, à l’occasion de sa sortie en format poche, j’ai été ravie de leur confiance.

Malgré tout, je n’ai pas accepté directement. Comme vous le savez, je sélectionne avec soin les collaborations qui me sont proposées et je ne garde que ce qui correspond à mes goûts, ma ligne éditoriale et qui peut être intéressant à partager avec vous. Après avoir cherché à en savoir plus sur ce roman, Chambre 128, j’ai accepté la collaboration puisque j’étais attirée par l’histoire et les différents avis de lecteurs déjà disponibles. Mais après ma lecture, qu’en ai-je finalement pensé ? Je vous dis tout !

Quatrième de couverture

Quand Anne-Lise réserve la chambre 128 de l’hôtel Beau Rivage pour de courtes vacances en Bretagne, elle ne sait pas encore que ce séjour va transformer son existence. Elle y découvre un manuscrit qu’elle décide de réexpédier à son auteur. La réponse en retour la stupéfie au point de vouloir remonter la trace de tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains. Contre toute attente, histoires d’amour et secrets intimes surgissent.

Extrait

de Anne-Lise Briard

Rue des Morillons, Paris, le 25 avril 2016

Madame ou Monsieur,

Je vous renvoie ce paquet avec beaucoup de retard et je vous prie de m’en excuser. En le découvrant dans la chambre 128, une autre que moi l’aurait immédiatement déposé à l’accueil de l’hôtel Beau Rivage ; toutefois, si vous rencontriez mes proches, ils vous diraient à quel point je peux être négligente dans la vie quotidienne. Ne prenez donc pas cet atermoiement comme un signe de mépris pour votre livre. Il n’en est rien. Je vais même vous faire un aveu : je l’ai lu.À peine avais-je ouvert la table de nuit située à la droite du lit double, au demeurant fort confortable, de la chambre 128 que je remerciai le ciel pour votre distraction. Voyez-vous, j’avais oublié d’emporter un roman pour accompagner ce week-end au bord de la mer d’Iroise… Incapable de m’endormir sans avoir parcouru quelques pages, je deviens une véritable peste lorsqu’on me prive de ce plaisir. Grâce à vous, mon mari n’a pas eu à subir ma mauvaise humeur.

Mon avis

A la lecture des avis de blogueurs littéraires, ce qui m’a tout de suite séduite, c’est la forme prise par le roman. Écrit de façon épistolaire, il décrit les différentes étapes de l’enquête réalisée pour retrouver qui a détenu le manuscrit, « égaré » par son auteur, dans une chambre d’hôtel.

Petit à petit, au cours de ces lettres, on en apprend plus sur les deux protagonistes principaux : l’auteur du manuscrit (Sylvestre) et la personne qui a trouvé l’ouvrage dans la table de nuit d’un hôtel (Ane-Lise). Au fur et à mesure, chacun s’ouvre à l’autre sur sa vie, et on découvre également de nouveaux personnages qui, à leur tour, se livrent un peu plus à mesure qu’ils correspondent entre eux.

Au fil des pages, non seulement le lecteur en apprend donc davantage sur les protagonistes mais en plus il découvre, par le biais des lettres, l’histoire de ce manuscrit, abandonné une trentaine d’années plus tôt. Cette enquête donne une forme de suspense au roman et nous tient en haleine, bien plus que la correspondance entre les personnages. Même si j’ai beaucoup aimé cette forme épistolaire prise par le roman, j’ai fini par me lasser à une cinquantaine de pages de la fin. Il m’a fallu faire davantage attention à l’expéditeur et le destinataire des lettres, afin de ne pas me perdre dans les correspondances, alors que, très sincèrement, à ce stade je n’avais plus qu’une envie : découvrir le fin mot concernant le manuscrit.

Même si j’ai beaucoup aimé en apprendre plus et voir ces personnages se dévoiler petit à petit (j’ai été très touchée par l’histoire de Maggy et celle de William), j’avais surtout hâte de savoir qui détenait initialement le manuscrit de Sylvestre et pourquoi. Et franchement, je n’ai pas été déçue de la fin : bien au contraire, je ne m’y attendais pas ! Aucun indice (ou presque) n’abondait en ce sens et la surprise a été d’autant plus grande.

J’ai donc passé un agréable moment de lecture avec ce roman épistolaire, qui n’est pourtant pas mon genre de prédilection. Les chapitres (ou plutôt les lettres) s’enchaînaient  à une vitesse folle et je me suis retrouvée à dévorer le livre en quelques jours. Les personnages, attachants malgré leurs travers, apportent un certain piquant à l’histoire et j’ai été ravie de les retrouver tout du long et de les voir évoluer au cours de ces quelques mois où ils ont échangé des lettres.

L’intrigue principale, quant à elle, est saupoudrée tout au long de la correspondance des personnages, de manière à piquer le lecteur et à lui donner envie d’en savoir davantage. La brièveté des lettres donne un vrai rythme de lecture (tout comme si l’on était en présence d’un livre avec de très courts chapitres) et une envie croissante d’en savoir davantage. Ce roman est donc une très jolie réussite non seulement par la forme qu’il prend mais également par l’intrigue qu’il renferme.

En bref

Ce roman épistolaire est très bien ficelé puisque l’intrigue principale, évoquée tout au long des lettres, de manière plus ou moins intense pousse le lecteur à dévorer les pages pour assouvir sa curiosité et connaître le dénouement de l’enquête, à savoir : qui a pu compléter le manuscrit de Sylvestre, alors seulement rédigé à la moitié lorsqu’il l’a « égaré » ?

Le roman, non content de nous faire connaître des personnages et des caractères différents, au cours de leurs échanges de lettres, nous donne aussi satisfaction avec la résolution de l’enquête, pour le moins intéressante et entraînante. Au fur et à mesure des découvertes des personnages, je me suis prise au jeu en essayant moi-même de deviner ce qu’il a pu se passer 30 ans plus tôt avec ce manuscrit (je suis une grande amatrice de romans policiers).

Merci aux éditions Points de m’avoir régalée avec ce roman, dont l’histoire est à la hauteur du résumé présent sur la quatrième de couverture. Celui-ci nous entraîne au croisement de plusieurs vies, parfois brisées, mais qui ont fait de leurs protagonistes ce qu’ils sont aujourd’hui.

Laisser un commentaire