Nouveau roman de Carène Ponte. Un roman court, qui – j’en suis sûre – va me faire du bien. Cette autrice est vraiment une valeur sûre, dont j’adore dévorer la bibliographie. Malheureusement, je lis toujours ses romans trop rapidement, car je me régale.
Ce « nouveau » roman est paru en avril 2024 et a rejoint ma PaL il y a peu, début septembre, après ma grosse panne lecture. A chaque nouvelle parution de l’autrice, je commande ou j’achète, les yeux fermés. D’ailleurs, sa nouvelle comédie de Noël est déjà précommandée…
Fiche du livre
Quatrième de couverture
Ginger a toujours été une battante dans la vie. Partie de rien, elle a créé avec succès son restaurant et l’a géré de main de maître pendant dix ans. Quand le cancer a pointé son nez, il n’était donc pas question de se laisser aller. Mais ce matin-là, alors que le médecin lui annonce une récidive, Ginger accuse le coup.
La soirée piano-bar dans laquelle sa meilleure amie Lola l’entraîne lui fait oublier un instant la mauvaise nouvelle. De retour chez elle, nostalgique, Ginger déniche dans un carton de souvenirs une vidéo où elle chante un extrait de comédie musicale, réalisée par sa mère pour démarcher des producteurs. C’était son grand rêve à 15 ans : chanter sur une scène à Broadway.
Elle se couche, sans trouver le sommeil. Elle ne le sait pas encore, mais elle a pris sa décision. Au diable les traitements et les médecins, elle veut profiter du temps qui lui reste.
Extrait
Souviens-toi du jour de notre rencontre, de cette évidence entre nous, n’oublie pas que tu peux tout. La vie est trop courte pour en avoir peur. Aime-la de toutes tes forces.
Une ode à la vie et à l’amitié
Le roman commence par un hommage à Matthew Perry, l’un des acteurs de la série Friends, décédé en 2023. J’ai tout d’abord trouvé cela touchant de la part de Carène Ponte…mais si on la suite sur les réseaux, il est évident qu’elle aimait (aime) cette série. C’est donc une attention très touchante de sa part.
Puis, le roman commence véritablement. Celui-ci se découpe en deux parties, un peu déséquilibrées en terme de pages, mais tout à fait logiques au niveau de leur contenu. Dans la première partie, le lecteur va faire connaissance avec Lola et Ginger, deux jeunes femmes d’une quarantaine d’années, qui ont chacun subi des coups du sort de la vie lors de leur jeunesse. Elles ont toutes les deux leurs fragilités et ont dû faire face à la perte d’êtres importants dans leur vie. C’est aussi cela qui les rend finalement si attachantes : ces femmes ont su rester fortes et dignes en dépit des aléas de la vie. On comprend alors rapidement que Carène Ponte souhaite orienter son roman comme une ode à la vie, pour que le lecteur comprenne que quels que soient les obstacles, elle vaut la peine d’être vécue. Dans cette première partie, le décor est donc planté et le caractère des héroïnes commence à être cerné. Celle-ci se termine par le départ des deux jeunes femmes pour New-York. Dans la seconde partie du roman, le lecteur va vraiment rentrer dans l’action et vivre avec Ginger son rêve de music-hall. On la suit, ainsi que Lola, dans leurs aventures new-yorkaises, jusqu’au point d’orgue que va constituer le casting. Le lecteur prend alors réellement conscience de la profondeur de leur amitié.
Les thématiques abordées dans ce roman sont assez larges, puisqu’il traite à la fois de la vie, de la mort, des peurs qui nous empêchent de vivre, de la maladie, de l’amitié et du soutien indéfectible qu’elle représente dans la vie. Mais aussi de thématiques plus légères, telle que celle des rêves. Carène Ponte soulève également la question de l’amour au travers de l’homosexualité et de la bisexualité. Là encore, son roman a vocation a faire prendre conscience à ses personnages de l’importance d’être soi, d’oser être soi, de vivre ses rêves. Et, par la même occasion, cela impacte le lecteur.
Même si le roman se centre principalement sur les deux jeunes femmes, Lola et Ginger, d’autres personnages vont graviter autour d’elles, notamment dans la deuxième partie du roman, à savoir Gabe et Joannie, deux américains que rencontrent les filles un peu par hasard. Le caractère de chacun d’eux est complémentaire avec ceux de nos héroïnes et ils vont les « pousser dans leurs retranchements », afin de faire sortir le meilleur d’elles-mêmes. De plus, au travers de son amitié pour Ginger, Lola va enfin apprendre à vivre, à respirer, à ne plus avoir peur – ou en tout cas à mettre ses peurs de côté. Son personnage est celui dont l’évolution tout au long du roman est la plus frappante.
Enfin, en ce qui concerne le style de Carène Ponte, j’ai été une fois de plus conquise. L’autrice a, une fois de plus, une plume qui nous embarque totalement là où elle le souhaite – ici, à New-York – et nous fait vivre une jolie expérience aux côtés de ses personnages. Au fil des pages, j’ai vraiment eu cette sensation de regarder un spectacle de comédie musicale, de déambuler sur la 5e avenue, etc… Je me suis même prise à chanter car oui, chaque chapitre commence par l’extrait d’une chanson de comédie musicale. Quant aux références cinématographiques et télévisuelles, j’ai apprécié retrouver quelques clins d’œil. C’est donc le sourire aux lèvres que j’ai refermé ce roman, regrettant la présence d’un petit « twist » de fin, qui m’a manqué. En effet, à la lecture de la quatrième de couverture et au fil des pages, on imagine bien comment cela va se terminer…mais à vrai dire, on s’en fiche un peu car on vit avec les personnages et on prend conscience que la vie est belle, vaut la peine d’être vécue et est parfois trop courte !
En bref
Encore un roman de Carène Ponte qui nous fait passer un (très) bon moment, en nous emmenant au travers d’une palette d’émotions. Malgré des sujets pas toujours simples ou peu abordés en littérature, elle a su apporter des touches d’humour et nous transporter dans le New-York lumineux, celui qui brille, loin de la rivalité entre comédiens, mais en mettant à l’honneur l’amitié et surtout, la vie. Une très jolie lecture, que j’ai dévorée en quelques heures !
4 Commentaires
Un roman qui semble t’avoir complètement emportée ! Les sujets sont intéressants et la palette de personnages semble plaisante à découvrir. C’est le genre d’ode à la vie que j’apprécie de lire entre deux thrillers parfois un peu plombants…
Totalement…comme à chaque fois avec Carène Ponte.
Je suis assez d’accord avec toi, c’est assez léger entre deux thrillers, même si ce n’est pas si léger qu’il y paraît et c’est en ça que j’aime beaucoup la plume de Carène Ponte également.
Le décor et le résumé ne m’attirait pas plus que ça mais la façon dont tu en parles me donne quand même envie donc pourquoi pas ! J’avoue, par contre, que si j’ai accroché à la romance de Noel de l’autrice, j’avais moins aimé le contemporain que j’avais lu. à voir donc XD
Oh merci, c’est gentil. Si tu n’es pas sûre de toi, tu peux toujours tenter de l’emprunter en médiathèque ?
Ici on est plus dans un style contemporain, en revanche, donc effectivement…à voir par rapport à ce que tu me dis.
Si jamais tu te lances, je serais curieuse de lire ton avis.