J’ai enfin lu ce roman publié aux éditions City, fin mars 2024. Il me faisait de l’œil depuis un moment, mais avec ma panne lecture, cela a été un peu compliqué. Et puis, la rentrée et l’automne arrivent et quoi de mieux qu’un thriller psychologique pour la saison !
Je ne connaissais pas encore la plume de l’auteur, mais j’avais beaucoup aimé, de la même maison d’éditions, La femme de ménage et Les secrets de la femme de ménage. Il me tardait donc de découvrir ce thriller psychologique.
Fiche du livre
Quatrième de couverture
La vie de Nina est réglée comme un métronome : le matin, elle va travailler à la bibliothèque et le soir elle retrouve sa mère Maggie, avec laquelle elle vit depuis toujours. Nina prépare le repas et les deux femmes dînent paisiblement. Un quotidien parfaitement banal. Mais un détail jette une ombre au tableau : le pied de Maggie est attaché à une lourde chaîne qui l’empêche d’atteindre la porte de la maison. Et cette chaîne, elle ne la quitte jamais, pas même quand elle dort dans le grenier, parfaitement insonorisé. Docile, Maggie accepte tout : les privations, les punitions et la solitude. Car ce qu’elle a fait à sa fille, des années auparavant, est impardonnable et elle doit en payer le prix. Mais il y a beaucoup de secrets que Nina ignore et que sa mère n’a pas l’intention de lui révéler. Parce que dans cette maison, la vérité est plus dangereuse que le mensonge…
Extrait
On ne peut pas me voir, à l’endroit où je me tiens, là-haut, dans le nid-de-pie. Aucun passant ne peut me voir de la rue. Je le sais, parce que j’ai dû faire signe de la main à mes voisins des centaines de fois, et ils ne m’ont jamais répondu. Je suis, pour ainsi dire, invisible pour le reste du monde.
Mon avis
Ce roman, qualifié de thriller psychologique, se découpe en 3 parties, la deuxième étant celle qui prend le plus de place dans le roman. Dans la première partie, le décor est planté, les personnages principaux (Maggie et sa fille Nina) sont identifiés. Rapidement, le lecteur comprend que quelque chose cloche et la curiosité est piquée : ce début de roman est extrêmement prometteur et happant.
Puis, arrive la deuxième partie. Dans celle-ci, on continue à découvrir les personnages et leurs tourments. On en apprend davantage sur leur relation, notamment au travers des nombreux flashbacks, qui permettent de comprendre la situation si particulière que vivent Nina et Maggie. Il y a alors une impression persistante de secret qui s’épaissit : malgré les découvertes, le lecteur ne voit pas nécessairement où l’auteur veut l’emmener. Puis, petit à petit, la lumière va se faire. C’est une sensation assez étrange car à ce moment-là, j’ai eu l’impression de « ne pas avancer » dans le roman, de lire mais sans que l’histoire ne prenne vraiment un tournant.
Il y a des rebondissements inattendus, qui donnent envie de continuer à lire, sans s’arrêter. Chaque chapitre étant assez court et donnant lieu à quelque nouvelle information. Mais, en parallèle de cet aspect, je me suis sentie dans l’attente : je n’avais pas vraiment l’impression de lire un roman classé comme « thriller psychologique » : ne voyant aucun des critères du genre. C’était donc une sensation de lecture assez particulière.
Enfin, la troisième et dernière partie du roman se déroule 10 mois plus tard et là encore, il y a un nouveau rebondissement auquel le lecteur ne s’attendait pas, tout comme la fin, qui reste assez surprenante mais aussi sur sa faim. L’un des personnages mériterait presque une suite à son histoire, qui se termine un peu abruptement dans les dernières lignes. On imagine ce qui va lui arriver, mais sans en avoir la certitude et c’est finalement assez frustrant !
La construction du roman, quant à elle, se révèle être une alternance des chapitres, entre les points de vue de Maggie et de sa fille Nina. Il y a également un aller-retour entre le présent et le passé, qui constitue autant d’éléments qui permettent au lecteur d’éclaircir le mystère. Néanmoins, cela apporte aussi parfois de nouvelles questions, ce qui est à double-tranchant dans un roman de ce genre littéraire.
J’ai donc trouvé ce roman à la fois enivrant : il m’a totalement happée, grâce aux chapitres assez courts et rythmés, mais aussi assez dérangeant, tant par ses personnages que par les rebondissements, qui sont vraiment dans la surenchère, comme si l’auteur avait voulu mettre plein d’actions bout à bout pour obtenir un roman époustouflant et spectaculaire. Malheureusement, cela manque de crédibilité à mes yeux.
Du côté des personnages, je ne peux pas dire que je les ai trouvés attachants. J’ai certes trouvé touchant certains aspects de leur personnalité, mais cela reste très minime, le reste l’emportant à mon sens. Peut-on d’ailleurs vraiment s’attacher à ce genre de personnages au caractère et aux mœurs si particuliers ? Les deux femmes restent aussi tordues et torturées l’une que l’autre, ce qui donne du piment au roman. Peu à peu, le lecteur entre dans leur esprit et y découvre tout le chaos qui y règne. Au travers de la maternité, l’auteur nous livre ici une sorte de parallèle entre les deux femmes. Le lecteur y voit alors de plus en plus clair et commence à comprendre comment la relation entre les deux femmes en est arrivée au point où elle est aujourd’hui.
Enfin, la plume de l’auteur est assez fluide et agréable à lire. Les phrases sont courtes, tout comme les chapitres, le ton et le rythme sont présents et donnent un vrai plus à ce roman, car il lui apporte le côté addictif.
En bref
Un thriller psychologique qui me laisse un goût étrange. Les débuts sont (très) prometteurs et l’histoire m’a vite happée. Le roman devient rapidement addictif. Néanmoins, j’ai aussi eu en parallèle une impression de « ne pas avancer » dans l’histoire, ce qui m’a quelque peu décontenancée. Certes, on découvre les tenants et les aboutissants, mais, comme « thriller psychologique », je m’attendais à autre chose au niveau de l’histoire, à la lecture du résumé. Cela reste tout de même une très bonne lecture, globalement très prenante, que je vous encourage à découvrir.
* Roman offert dans le cadre de mon partenariat City Editions 2023 / 2024
4 Commentaires
À voir à l’occasion si je le trouve en format audio car tu m’as intriguée mais j’ai un peu de mal quand une histoire tombe dans la surenchère. Heureusement, la plume semble agréable et fluide ce qui joue beaucoup pour moi…
Il l’est et assez addictif, en effet.
Mais c’est vrai que cette sensation de « surenchère » dans les événements qui arrivent aux personnages m’a un peu déstabilisée.
Je me l’étais notée de base parce que j’aime bien les thrillers psychologiques mais le côté « surenchère d’actions » dont tu parles me refroidit un peu je l’avoue…
Je t’avoue que c’est vraiment l’élément principal qui m’a dérangée. Mais, paradoxalement, on est dans un roman qui a su m’emporter. C’est en ça que j’ai eu un peu de mal à rédiger une chronique.