J’ai déjà eu le plaisir de lire les deux précédents romans de Julien Rampin : Grandir un peu et Le magasin des jouets cassés (chroniqué ici), il y a quelques mois, que j’avais tous deux appréciés.
Alors, quand son nouveau roman, La chanteuse de bal, est paru aux éditions Charleston, je n’ai pas résisté un seul instant et je l’ai ajouté à ma pile à lire numérique. Faute au manque de temps, à la panne de lecture et à une PaL trop grande, je ne l’ai lu que très récemment. Il est donc temps pour moi de vous livrer mon avis, après une lecture s’étalant sur plusieurs jours…car j’ai donné priorité à mon livre papier du moment.
Fiche du livre
Quatrième de couverture
Au village de Beautemps près de Toulouse, tout le monde se connaît. Les jumelles sexagénaires Claude et Claudine assurent les cancans, Juliette, sosie de Marylin Monroe, est l’heureuse propriétaire du salon de coiffure et Antoine l’infirmier essaie de soigner ses patients aussi bien que son chagrin d’amour. Si aujourd’hui les habitants semblent mener une vie paisible, le village a été le théâtre d’un terrible drame quarante ans plus tôt : un incendie au cours de la fête du 14 Juillet au cours duquel sept jeunes ont perdu la vie. Et lorsqu’une mystérieuse inconnue vient s’installer à Beautemps, la tranquillité du village semble à nouveau menacée…
Extrait
Lorsqu’il évoque ceux à qui il rend visite, jour après jour, il les nomme affectueusement ses « impatients ». Il sait qu’il est souvent très attendu. Qu’ils craignent ou qu’ils espèrent sa venue, il ressent toujours, lorsqu’il débarque enfin, la fin d’une attente.
Un roman tout en légèreté
Dans ce roman, Julien Rampin nous plonge dans un petit village rural au cœur du Canal du Midi, on s’y sent bien, comme dans un cocon. Beautemps est un endroit où tout le monde se connaît, à l’esprit plutôt familial et où l’entraide semble dominante…tout comme les ragots et cancans.
En la matière, les sœurs Cassagne – des jumelles – Claude et Claudine, ne sont pas en reste, puisqu’elles sont le cliché-même des « petites mamies » que l’on retrouve dans ce genre d’endroit : assises dans la rue, à observer tout ce qu’il s’y passe pour ensuite pouvoir le raconter.
Le début du roman se centre sur elles ainsi que sur l’infirmier du village, Simon, qui part chaque jour à la rencontre de ses « impatients ». Le début du roman met en place les personnages, nous retrouvons également Barnabé le gérant du bar – le Barnabar. Ainsi que Juliette, la coiffeuse du village et fille de Claudine. C’est un début de roman assez plat…ça se lit vite, mais je me suis demandée où l’auteur voulait nous emmener. Puis, une des patientes de Simon décède, l’enterrement arrive et avec lui une drôle de personne : Gloria. Petit à petit, les choses se mettent en place, mais cela reste encore tout en douceur et en lenteur. Puis, c’est à environ 60% du roman que l’on découvre qui est Gloria et pourquoi elle est revenue. Jusqu’alors, le lecteur était mené sur la piste d’un secret, sans que celui-ci ne soit pleinement abordé… Cela a donné un regain d’intérêt à ma lecture, car il manquait vraiment un élément pour piquer ma curiosité et réellement m’embarquer dans l’histoire. C’est à partir de ce moment-là que j’ai véritablement eu un attrait total pour ce roman.
En dépit de la légèreté qu’il déploie au travers de sa plume et de son récit, Julien Rampin aborde des thématiques diverses, qui se recoupent ici, telles que : le deuil, la différence et l’acceptation de soi, le secret familial. Pourtant, ces sujets lourds sont abordés avec légèreté, parfois même humour, sous couvert de son personnage Barnabé. Je connaissais (et appréciais) déjà la plume de l’auteur, mais j’ai été ravie de (re)découvrir ici un roman puissant, qui a finalement su m’embarquer avec lui. A noter également qu’on retrouve au sein des chapitres – et de leurs titres – des extraits de chansons des années 80 ou plus anciennes. Cela concorde parfaitement avec l’esprit du roman et son univers.
En bref
Un roman très sympa, pour une lecture agréable et plutôt légère, en dépit des thématiques abordées. En effet, au cœur d’un petit village rural au bord du Canal du Midi, l’auteur nous emmène sur les chemins de la différence et l’acceptation de soi, mais aussi des secrets familiaux. C’est un roman tout en douceur, qui se lit vite, malgré une première moitié assez contemplative, qui nous trace les contours de l’histoire. J’ai davantage apprécié la deuxième partie, riche en révélations, qui donne enfin au lecteur la possibilité de comprendre les choses.