Ce roman me faisait de l’œil depuis sa sortie, le 12 septembre 2023. Cependant, l’ayant vu en magasin, j’avais un peu peur car il a tout de même un format conséquent, de « petite brique »…

Alors, quand j’ai vu qu’il était possible de demander ce roman en échange d’une chronique, dans le cadre de la Masse critique Babelio, je n’ai pas hésité un seul instant. Je n’avais pas reçu de message m’indiquant ma sélection, que j’ai découverte un peu par hasard, en recevant ce roman de la part des éditions Charleston.

Quatrième de couverture

Paris, 1940
Les Colombes dorées, c’est le nom sous lequel Arlette LaRue et Josie Anderson sont connues de la Gestapo alors qu’elles forment l’un des duos d’espionnes les plus redoutables de la Résistance, et s’attaquent sans relâche, en plein Paris occupé, aux secrets les mieux gardés du pouvoir nazi. Mais lorsqu’elles sont arrêtées et déportées au camp de Ravensbrück en même temps que leurs proches, le prix à payer pour leur engagement est énorme.
Dix ans plus tard, elles ont toutes deux survécu à l’enfer des camps, mais tandis que Josie traque les fugitifs nazis à travers le monde, Arlette, elle, tente d’oublier l’horreur. Pourtant, le destin va les réunir pour une dernière mission peut-être plus dangereuse encore que tout ce qu’elles ont traversé : retrouver le médecin qui a pratiqué d’innommables expériences sur leurs proches à Ravensbrück.
C’est le début d’une quête bouleversante pour obtenir justice et protéger ceux qu’elles aiment.

Extrait

Josie

Fort Bliss, Texas, 1952

Je me réveille à l’aube, à plat ventre sur le canapé, persuadée d’être de retour au bloc dix. La fenêtre du salon est entrouverte et une nouvelle tempête de poussière texane fait rage dehors crachant plus de sable que e poussière à l’intérieur de la pièce. Je pose les pieds au sol, prise d’une migraine épouvantable. Soixante-cinq photos de dossiers scotchées au mur au-dessus du canapé s’agitent dans le vent, et les hommes me regardent de haut.

L’appel des colombes – de Martha Hall Kelly, aux éditions Charleston

Une mise en lumière d’événements cachés

A la réception de ce roman, j’ai eu très peur de son format « brique ». Je suis une bonne lectrice, mais lorsque mes semaines de travail sont chargées, il y a des soirs où il m’est difficile de tenir un livre entre mes mains, sans m’endormir dessus. Et encore plus si celui-ci ne me captive que moyennement – voire, pas du tout. Alors, à la lecture de l’incipit, il fallait déjà que je me sente embarquée dans l’histoire, faute de quoi, cette lecture allait être pénible. Je ne vous cache pas que j’ai eu un peu peur car le début se met en place très lentement… L’auteure nous présente les personnages principaux, deux femmes, en 1952, dont les voix se font par alternance de chapitres. Il m’a bien fallu une centaine de pages, sur les 672 que compte ce roman, pour me lancer pleinement dans ma lecture.

En revanche, une fois passé ce cap, je dois dire que j’ai été très agréablement surprise, et même plus. L’histoire se déroule en alternance entre le passé des deux jeunes femmes et leur présent (en 1952). On les suit à partir de la seconde guerre mondiale, jusqu’à un événement crucial de leur « nouvelle vie ».

Il y a plusieurs points que j’ai vraiment appréciés dans ce roman :

  • La plume de l’autrice, tout d’abord. Elle est douce, fluide, mais colle néanmoins à la réalité et à l’horreur des camps, sans pour autant vouloir focaliser son roman dessus. Grâce à cela, les pages et les chapitres défilent rapidement et cette impression de « petite brique » que nous donne le roman, s’estompe rapidement.
  • L’histoire, quant à elle, met en lumière les choses cachées de la guerre, ainsi que la barbarie et certains actes commis par Hitler ou ses plus proches collaborateurs. Le Führer est d’ailleurs évoqué à plusieurs reprises dans ce roman, qui reste très documenté. L’auteure nous dépeint ici le côté de l’ombre, la Résistance française, ainsi que quelques techniques utilisées à l’époque. J’ai vraiment apprécié cette partie du roman.
  • Les deux personnages principaux – Josie Anderson et Arlette Larue – sont dépeints comme des femmes fortes (le propre de la ligne éditoriale des éditions Charleston) et font partie de la Résistance française, en dépit de leurs racines (Arlette est frêle, jeune mère, tandis que Josie est plus forte, juive et américaine). Leur duo fonctionne à merveille et en fait une réelle dynamique à la fois dans le roman, mais également pour leur activité de « Colombes d’or » (dans la Résistance).

A contrario, j’ai été un peu plus déçue par la partie du présent des deux jeunes femmes. Nous n’avons pas de véritable réponse concernant Arlette et Willie – tout du moins cela reste assez flou à mes yeux. Également, la partie se centrant sur l’actuelle vie d’Arlette et Josie, les deux personnages principaux, est moins intéressante à mes yeux, en dépit du fait que cela s’apparente à une enquête… Plus on avance dans le roman et plus une partie de l’énigme se met en place. Ce qui a sauvé ces passages, est pour moi la révélation finale concernant le Dr Snow. Je ne l’avais pas vu venir et cela m’a redonné un certains entrain à la lecture sur les derniers chapitres, davantage axés sur le présent des deux héroïnes.

En bref

Un roman dont le résumé me tentait énormément mais dont le format « brique » me faisait vraiment peur. Après une centaine de pages où l’histoire s’installe tranquillement (trop…), on rentre rapidement dedans et les pages défilent très (trop !) vite, l’histoire prenant un autre tournant à tel point qu’il est difficile de lâcher le roman. La fin réserve de jolies surprises. Très belle lecture, qui met en lumière l’arrière-plan de la seconde guerre mondiale ; des événements encore trop peu connus et utilisés dans les romans…

17 / 20

Macaron collaboration commerciale non rémunérée

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